Le bain de forêt : bienfaits et bien-être
La pratique du Shinrin Yoku (bain de forêt ou sylvothérapie) est née au Japon où elle est accompagnée effectivement et médicalement dans des centres de santé installés en pleine forêt depuis 2005.
Le Professeur Yoshifumi Miyazaki et son équipe se sont attachés à mesurer ses effets physiologiques sur le niveau de stress chez l’être humain ainsi que ses effets sur la détente mentale.
Le stress agit de façon néfaste sur la santé globale avec trois cibles particulières le système cardiovasculaire, le système immunitaire et les fonctions cérébrales.
Ainsi l’objectif de la sylvothérapie au Japon, est de calmer l’hyperstimulation engendrée par l’environnement urbain, technique et artificiel, et de rééquilibrer l’état de santé grâce à un environnement naturel dans lequel le corps fonctionne de façon optimale.
Dans son livre Shinrin Yoku, le secret de santé naturel des japonais, Miyazaki insiste toutefois : ” Il faudrait mieux comprendre les bienfaits de la relation des êtres humains avec la nature à travers des travaux de recherche interdisciplinaires….afin de déterminer en quoi et comment la nature fait de nous des êtres plus heureux et plus créatifs. “
En effet, ce rééquilibrage touche aussi les fondements de l’être dans son lien profond au processus vivant, à la pulsion de vie elle-même. Cette “vague” dont la consistance est indispensable et qui nous porte sans cesse ajustant l’élévation de l’esprit et la pesanteur terrestre du corps.
Ce qui caractérise la forêt c’est bien sûr la présence des arbres mais surtout la vie qui l’habite et s’y exprime.
Avec l’arbre se schématise la spatialisation, la forme avec sa clarté et son épaisseur, l’ancrage et le temporel. Par sa rencontre et dans la résonance avec la vie qui habite la forêt nous reprenons pied dans la réalité. Nous retrouvons un cheminement équilibré propice à l’expression de notre propre existence.
“C’est un art caché dans les profondeurs de l’âme humaine” (L Binswanger) que de donner une signification soutenant sa propre vie aux images et sensations qui apparaissent. Il ne s’agit pas d’une simple association mécanique ou logique d’idées, mais bien d’une tâche, d’une synthèse, une oeuvre proprement humaine, un “souci” permanent de créativité.
Voilà probablement une des raisons qui nous pousse à revenir à la source, au monde vivant naturel, cherchant à rééquilibrer ce mouvement à l’origine de la vie humaine.
Et ce premier jour du printemps nous l’avons célébré en explorant la forêt encore une fois enneigée .
Ce qui est très intéressant dans la promenade forestière de Rouaine c’est l’évolution progressive du paysage et de l’atmosphère de la forêt. Elle est démonstrative pour les bienfaits du bain de forêt sur la santé.
Le parcours a juste la distance et la dénivelée nécéssaire pour être effectué très tranquillement lors d’un bain optimum de deux heures trente.
Il offre une activité physique suffisante pour assurer une amélioration des constantes physiologiques et une détente mentale.
Cependant nous l’avons évoqué plus haut, une autre exploration des bienfaits sur l’Etre nous intéresse ici.
Dès l’entrée dans la forêt on est happé par la pulsion de vie. Regard attiré vers les cimes et le ciel, envol essentiel de l’âme, éveil au vivant et à l’Etre…
Le ciel si bleu…un arbre berce sa palme…
Equilibrage saisissant de l’envol.
Troncs élancés des pins, assise et stabilité des sapins. Répétition des motifs, vagues, rythmes, ressac…
S’élancer…retomber….
Danser là-haut, rééquilibrer, redescendre, s’apaiser….
Trouver l’appui, le refuge…
et l’ancrage… s’asseoir un moment sous l’arbre protecteur
Célébrer l’arbre qui climatise et harmonise….
Le sentier devient plus étroit, la neige ensoleillée l’illumine, l’ouate….la forêt nous enveloppe.
Le vallon habituellement obscur se découvre clair et harmonieux
La neige, entre recouvrir et éclairer…
Curieuses petites cavernes sous nos pas…fascination douce
Soudain manifeste artistique et poétique de la chute.
Direction de sens… significations…perte des repères. Chancèlement. Reprendre pied
et poursuivre son cheminement.
A la sortie de la forêt, brusquement changer d’atmosphère.
Retrouver le soleil, la chaleur et l’odeur des pins.
De nouveau, pulsations, vagues, joie…
Soutenue et portée par le délicat parfum des buis en fleur
Le retour se fait en descente douce par la garrigue. Le pas est assuré. Les sens en éveil, l’être épanoui se confond dans le paysage.
Merci à la forêt qui toujours nous accueille et nous ressource.